La suspension du Niger actée, l’Union africaine joue sa crédibilité après la Cedeao

La suspension du Niger actée, l’Union africaine joue sa crédibilité après la Cedeao

août 25, 2023 0 Par Le pouce

Ce Mardi, Union africaine (UA) a exprimé dans l’un des communiqués de son Conseil de Paix et de sécurité (CPS), sa désapprobation suite au pustch opéré au Niger. Elle déplore la probable ingérence militaire de la Cedeao.

L’UA a suspendu le pays des hommes intègres de toutes ses activités et institutions. La seule condition de réintégration est le rétablissement absolu de l’ordre constitutionnel.

Constitué de 55 états membres, le conseil de paix et de sécurité de l’organisation a pris cette résolution suite au coup d’État orchestré par les militaires avec à leur tête le Général Tchiani. Un coup de force qui a éloigné le président Bazoum de son pouvoir et sa famille, en détention provisoire en  résidence surveillée à Niamey.


 
L’Union africaine par son Conseil a convié tous les pays adhérents et la communauté internationale à refuser le decret stipulant le « changement anticonstitutionnel de gouvernement et à s’abstenir de toute action susceptible de conférer une légitimité au régime illégal du Niger ».

Le même communiqué a demandé à la Commission de l’UA et le bloc de la CEDEAO, de fournir urgemment la liste des membres de la junte militaire et de leurs partisans militaires et civils, y compris ceux impliqués dans la violation des droits de l’homme de M. Bazoum et d’autres détenus, en vue de sanctions ciblées.

Des proches de Bazoum affirment que l’électricité et l’eau lui ont été coupées et qu’il est à court de nourriture. Les groupes de défense des droits de l’homme disent qu’ils n’ont pas pu accéder aux ministres et aux élites politiques qui ont été détenus par la junte après le coup d’État.
Actuellement, le Niger est vu des pays de l’occident comme l’un des derniers partenaires de la région du Sahel, au-dessous du désert du Sahara. Il serait l’allié idéal pour attaquer l’insurrection djihadiste croissante liée à Al-Qaïda et au groupe État islamique. L2 500 militaires de la France et des États-Unis sont dans le pays.

La CEDEAO, qui a fait son possible pour stopper les coups d’État jusque-là, a prévenu d’user de force si M. Bazoum n’était pas rétabli dans ses fonctions. Le délai déjà passé pour la réintégration est passée mais la CEDEAO est restée mains paralysées. Une délégation de la CEDEAO s’est rendue  Niamey le week-end dernier, mais les responsables affirment que les discussions n’ont pas donné grand-chose et que la junte poursuit ses propres projets, affirmant qu’elle rétablira l’ordre constitutionnel dans le pays d’ici trois ans.
L’UA ne s’est pas prononcée sur l’éventualité d’un recours à la force militaire.


Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA pourrait repousser tout désir d’intervention militaire s’il suppose fatal pour le continent. Les analystes pensent que si la CEDEAO est contre  l’usage de la force, il existe peu de ‘
raison pour amener à un réhabilitation légale des choses.
« Si les États membres de la CEDEAO ont approuvé l’intervention militaire visant à rétablir Mohamed Bazoum au pouvoir, l’UA reste divisée et hésitante quant à l’usage de la force. Certains pays sont opposés à une intervention militaire », a notifié Rida Lyammouri, chercheur principal au Policy Center for the New South, un groupe de réflexion basé au Maroc.

Fernandez Gobessou (Stag)

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