Amélé PADONOU ABOUTA, Ancienne athlète : « J’ai appris à être persévérante, résiliente, à vivre l’échec mais aussi à savourer mes victoires »

Amélé PADONOU ABOUTA, Ancienne athlète : « J’ai appris à être persévérante, résiliente, à vivre l’échec mais aussi à savourer mes victoires »

mai 14, 2021 0 Par Le pouce

Fondatrice et présidente de l’ONG Etônam, Amélé PADONOU ABOUTA est une jeune femme leader. Ancienne athlète Béninoise, elle a remporté plusieurs prix qui font la fierté du Bénin. Aujourd’hui, elle se consacre aux œuvres sociales certainement pour finir  en politique… 

Faites-nous la genèse de l’ONG Etônam ?

Etônam existe depuis Octobre 2016, et constitue la concrétisation d’un long processus. Après ma licence, j’ai commencé à nourrir des ambitions pour contribuer à l’épanouissement et l’autonomisation des jeunes. Mais ce sont particulièrement les vicissitudes de la vie qui ont accéléré la chose. J’ai reçu des informations qui auraient pu m’aider à mieux m’orienter autrement dans la vie, pour vite atteindre mes objectifs.  J’ai donc décidé d’aller à la base, partager ces connaissances avec les plus jeunes que nous. Et c’est ce qui se fait avec l’ONG Etônam.

 Que comprendre par  Etônam?

Etônam est en langue Mina. Ma langue maternelle d’ailleurs et signifie «Avoir reçu une réponse favorable» et comme c’est un appel lancé à  la jeunesse pour qu’elle s’éveille et se prenne en charge, nous espérons avoir une réponse favorable.

Que retenir en termes d’action depuis sa création?

Depuis sa création, Etônam est particulièrement très active dans le Mono avec l’animation des communications sur des thématiques comme, comment construire une bonne image de soi, le phénomène de déscolarisation impact sur le développement.  Nous travaillons également avec des associations sportives pour faire du sport, un outil de développement et de construction d’un leadership efficace des jeunes.  Et dans le cadre des actions contre le Covid-19, nous avons coordonné et mobilisé des volontaires pour la sensibilisation et la distribution de kit d’hygiène. C’est en résumé, ce que nous pouvons retenir.

Quels sont les défis à relever dans le domaine de l’entrepreneuriat à votre avis?

 On ne peut parler d’une chose sans l’expérimenter. Parlant d’entrepreneuriat, à Etônam, nous pensons qu’il faut l’enseigner à la base. Très tôt, nous devons apprendre à nos enfants, à être indépendant. Nous devons les aider à générer des revenus par le travail et l’effort. Personnellement, j’ai commencé tôt à mener des activités génératrices de revenus avec l’athlétisme et par de petits commerces. Cela m’a simplement permis d’être autonome et de jouir des fruits de mes mains.

 Dans le cadre des préparatifs de cet entretien vous avez dit que les ODD 4 et 11 constituent des objectifs clés qui retiennent votre attention… Parlez-nous-en.

De mes expériences, j’ai réalisé que nos comportements et nos orientations dans la société émanent de l’éducation que notre environnement nous a offerte. Mais aussi que malgré tout, nous sommes les acteurs du changement dans nos communautés. Voilà pourquoi ODD 4 et 11 attirent notre attention.

Le quatrième objectif vise à garantir l’accès à tous et toutes à une éducation équitable, gratuite et de qualité à travers toutes les étapes de la vie, en éliminant notamment les disparités entre les sexes et les revenus. Il met également l’accent sur l’acquisition de compétences fondamentales et de niveau supérieur pour vivre dans une société durable.

Quant au onzième objectif, il vise à réhabiliter et à planifier les villes, ou tout autre établissement humain, de manière à ce qu’elles puissent offrir à tous des opportunités d’emploi, un accès aux services de base, à l’énergie, au logement, au transport, espaces publics verts et autres, tout en améliorant l’utilisation des ressources et réduisant leurs impacts environnementaux. Notre Organisation milite donc pour que notre jeunesse soit informée, formée, et que chacun en son sein soit un maillon fort pour contribuer au bien-être de tous.

Les  perspectives de l’ONG?

Comme perspective, l’ONG Etônam souhaite contribuer activement au renforcement des capacités de notre système éducatif en y apportant des aspects dont il ne tient plus vraiment compte. Nous avons deux grands projets et programme qui prendront en compte, l’éducation à travers les valeurs humaines, le leadership, l’entrepreneuriat mais aussi de la notion de l’identité culturelle comme un outil de réalisation de soi.

 Vous avez pratiqué l athlétisme pendant une dizaine d’année… Qu’est ce qui vous a marqué dans votre parcours et qu’est ce que le sport vous a apporté?

Chaque année fut riche en expériences sur la piste des compétitions. Ce qui m’a le plus marqué, c’est passé en 2011. Après pratiquement 2ans sans compétition j’ai appris que le Bénin organisait le 18ème championnat d’Afrique. J’ai donc dit à un responsable que j’allais revenir sur la piste pour représenter les couleurs du drapeau béninois. Sa réponse sans hésiter fut: «Tu ferais mieux de t’inscrire sur le liste des officiels, car pour lui je n’avais plus rien à donner» mais dites vous qu’en 2012, j’ai représenté le Bénin étant championne en titre du 100m et vice-championne du 200m.  C’est même cet épisode qui me fait dire que le sport a forgé ma personnalité. Elle m’a enseigné à me fixer et à atteindre des objectifs, a être persévérante, résiliente, à vivre l’échec mais aussi à savourer mes victoire. Le sport m’a éduqué simplement j’aime dire.

 Que dire pour conclure…

Je vais simplement dire qu’en chacun de nous, en chaque enfant, il y a la capacité de réussite, et c’est parfois notre environnement qui ne nous permet pas de nous éclore. Lorsque quelques uns ont réussi à trouver la formule pour s’en sortir, ils ont devoir de montrer le chemin. La seule manière d’assurer son propre bien-être, c’est de contribuer à celui des autres.

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