Isabelle OTCHOUMARÉ, Journaliste, consultante en Genre et Médias : «Il est important d’accorder les mêmes chances aux femmes et aux hommes»
décembre 29, 2020Journaliste-Écrivain et ancienne Secrétaire de Rédaction à CAPP FM, Isabelle OTCHOUMARÉ est l’une des jeunes femmes journalistes qui fait la fierté de sa génération. Consultante en Genre et Médias, elle est aussi activiste de l’égalité et de l’équité. Dans cet entretien, elle lève un coin de voile sur sa profession, ses occupations et ses défis.
À quand remontent vos premiers pas dans la presse ?
Mes premiers pas dans la presse remontent à 2011. J’ai fait mes premières armes dans la presse universitaire, précisément à Radio Univers où j’ai d’ailleurs occupé le poste de Chef Service des Finances.
Avec une dizaine d’année dans la presse, que retenir en termes d’acquis?
J’utiliserais les mots : professionnalisme, détermination, persévérance, courage, ténacité.
Vous avez remporté plusieurs prix dans la presse, qu’est-ce qui explique cette ascension au delà des frontières béninoises ?
Ce n’est que le fruit de la détermination et de la persévérance. Avec la détermination, on peut surmonter les obstacles. À cœur vaillant rien d’impossible et j’ai l’habitude de dire que «impossible n’est pas Isabelle». Je donne le meilleur de moi-même dans tout ce que j’entreprends. Je suis une perfectionniste et chaque jour que Dieu fait, j’essaie de m’améliorer. Je continue de renforcer mes capacités et compétences.
On vous connaît pour votre côté féministe, qu’est-ce qui justifie ce combat?
Pour moi, la femme est la clé de pérennisation du genre humain. Je conserve une grande sensibilité pour les questions liées aux genres parce que les inégalités de genre sont patentes au Bénin. Comme je l’ai souligné dans la postface de mon ouvrage ‘’Le déséquilibre’’, « l’inégalité est la véritable tare de la société béninoise. Elle si évidente et excessive que je suis tentée de dire qu’elle est la source de tous nos maux. » L’observatrice avertie que je suis ne saurait rester insensible aux abus, aux violences, aux discriminations dont sont victimes les personnes vulnérables notamment les femmes. J’estime qu’il est important d’accorder les mêmes chances aux femmes et aux hommes. Cela permettrait d’avoir une société plus juste et équitable.
Vous êtes assez polyvalente. Mère de deux garçons, comment parvenez-vous à concilier la famille et votre profession ?
Je poursuis également mes études. Je suis donc partagée entre plusieurs rôles et tâches. J’avoue que la conciliation des vies familiale et professionnelle n’est pas chose aisée surtout dans les pays sous-développés comme le Bénin. C’est encore plus difficile quand vous avez des enfants en bas âge. Dans les pays développés, l’État met en œuvre des stratégies notamment les congés parentaux, les horaires mobiles. Aussi note-t-on l’existence de crèches d’entreprises pour permettre aux femmes salariées d’être plus productives. Au Bénin, chaque femme se gère comme elle peut. Chaque femme développe ses propres stratégies : recours aux structures de garde : crèches, garderies pour celles qui en ont les moyens, recours à l’aide familiale, recours à des aides ménagères, la négociation de l’aide du conjoint, parfois même le renoncement aux loisirs et bien d’autres stratégies. Quoique difficile, je parviens à trouver un équilibre entre les vies familiale et professionnelle. C’est une question d’organisation. Il faut savoir planifier son temps et ses activités.
Alors, vos perspectives?
Renforcer davantage mes compétences, mettre en place un vivier de jeunes filles leaders.