Un violeur  écrit 7 ans après à sa victime sur Facebook pour s’excuser : son acte relance le dossier abandonné

Un violeur  écrit 7 ans après à sa victime sur Facebook pour s’excuser : son acte relance le dossier abandonné

juillet 6, 2021 0 Par Le pouce

Alors étudiante, Shannon Keeler a été violée. Sa plainte n’a jamais propéré. Le remord avec le temps pousse son agresseur  à s’excuser via la messagerie Facebook.

C’est lors d’un week-end en amoureux que Shannon Keeler, 26 ans, jette un œil à son compte Facebook. Un douloureux souvenir refait alors surface, celui de son viol, subi 7 ans plus tôt, en décembre 2013, lors d’une soirée étudiante. « Je t’ai violée » lui écrit Ian Cleary, 28 ans, ancien camarade d’université. Les messages continuent sans qu’elle y réponde. « Je ne ferai plus jamais ça à quiconque », « J’ai besoin d’entendre ta voix », « Je prie pour toi ».

Shannon Keeler fait partie de ces trop nombreuses victimes de viol à ne jamais voir leur plainte aboutir. Mais sept ans après son agression, elle est bien décidée à faire condamner celui qui a détruit une partie d’elle-même. Et c’est grâce au violeur lui-même que le dossier va pouvoir être réouvert. Ce dernier a fait des excuses sous forme d’aveux à sa victime via la messagerie Facebook.

Une plainte qui a peu de chance d’aboutir, malgré les preuves
A l’agence de presse AP, Shannon raconte les circonstances de son agression. Pendant une soirée, elle est approchée sur la piste de danse par ce joueur de hockey qu’elle trouve « dégoûtant » et « louche ». Il ne cesse de la suivre du regard, mais la jeune femme lui fait comprendre qu’elle n’est pas intéressée. A la fin de la soirée, Shannon se fait raccompagner par un ami et rentre chez elle.

Mais quelques minutes plus tard, Ian Cleary tape à sa porte et trouve moyen de s’incruster. Paniquée, l’étudiante a le temps d’envoyer un message alarmiste à ses amies. C’est alors que Ian la viole avant de faire part de ses regrets et de s’enfuir.

Bien que sous le choc, Shannon Keeler ne perd pas de temps et se rend à la police de son campus, puis à l’hôpital où toutes les preuves sont recueillies grâce au « kit de viol ». A cela s’ajoute le témoignage de son raccompagnateur, et les sms envoyés à ses amies.

Pourtant, la police va lui faire comprendre que les plaintes pour viol ont peu de chance d’aboutir lorsque la victime reconnaît avoir bu. Et en effet, sa plainte fera l’objet d’un non-lieu. Une seconde agression pour Shannon.

Mais grâce aux récents messages de son agresseur, la jeune femme espère cette fois obtenir justice. Ce mardi 29 juin 2021, un juge a signé un mandat d’arrêt contre l’ancien joueur de hockey pour agression sexuelle. S’il est encore impossible de savoir s’il sera bel et bien condamné, c’est déjà une belle victoire pour Shannon.

Une victoire qui, selon elle, est due à la médiatisation de son histoire. « Je suis consciente que c’est parce que j’ai rendu public ce qui m’est arrivé. Aucune survivante ne devrait avoir à faire ça pour que justice soit rendue », a-t-elle déclaré, émue, à la télévision américaine.

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