Meta : vers versions payantes des applications Instagram et Facebook

Meta, la société mère de Facebook et Instagram, réfléchit à l’idée d’introduire une version payante de ses plateformes pour les utilisateurs européens. Cette version serait dépourvue de publicités, dans le but de rassurer les régulateurs européens et d’éviter les problématiques liées à la publicité ciblée.

Ces derniers temps, les offres d’abonnement à des services numériques, qu’ils incluent ou non de la publicité, se sont multipliées. Un exemple frappant est celui de Netflix, qui propose désormais dans certains pays un choix entre un abonnement sans publicité à un certain prix, et un abonnement moins cher avec des publicités.

Bien que ce modèle économique rencontre un certain succès, la question de la publicité au sein des services devient de plus en plus centrale. Parallèlement, les services payants se développent également sur les réseaux sociaux. Meta a récemment lancé son abonnement « Meta Verified », tandis qu’Elon Musk apporte également des changements pour rendre payants les utilisateurs de X (Twitter).

Les services payants et la présence de publicité sont donc deux sujets majeurs pour les géants du numérique, et Meta entend poursuivre le développement de ces opportunités, notamment sur le marché européen. Selon le New York Times, Meta envisage ainsi de proposer aux utilisateurs de l’Union européenne une version payante d’Instagram et de Facebook, sans publicité. Les utilisateurs européens auraient donc la possibilité de choisir entre une version classique d’Instagram et de Facebook, incluant des publicités ciblées, et une version payante, entièrement dépourvue de publicité.
Par conséquent, Mark Zuckerberg tiendrait en quelque sorte sa promesse de maintenir Facebook gratuit pour tous. Il convient de noter que nous n’avons pas encore d’indications sur les prix de ces éventuels abonnements sans publicité.

En réalité, Meta ne s’attendrait pas à ce que cette offre payante connaisse un grand succès. Il s’agit principalement pour l’entreprise de contourner la question sensible des publicités ciblées.

Une solution pour apaiser les régulateurs européens
En mai 2023, Meta a été condamné en Europe à une amende de 1,2 milliard d’euros en raison du transfert illégal de données d’utilisateurs européens vers les États-Unis. En général, l’entreprise de Mark Zuckerberg est régulièrement accusée de collecter d’innombrables données sur ses utilisateurs afin de proposer les publicités ciblées les plus précises possible.
Meta se retrouve donc dans une certaine impasse, et la nouvelle directive de l’Union européenne, le Digital Services Act, met encore plus de pression sur l’entreprise.

Selon le New York Times, une offre d’abonnement payante sans publicité pourrait permettre à Meta de répondre aux préoccupations en matière de confidentialité et aux exigences des régulateurs européens en offrant aux utilisateurs une alternative aux services publicitaires de l’entreprise, qui reposent sur l’analyse des données personnelles.

En résumé, Meta envisagerait de proposer à ses utilisateurs de payer pour ne pas être soumis aux publicités ciblées. Reste maintenant à voir si les institutions de l’Union européenne seront satisfaites par ces nouvelles offres payantes sans publicité.

Gloria KOUDJO (stag)