Tout sur les diabètes : causes, symptômes, différents types et traitements

Tout sur les diabètes : causes, symptômes, différents types et traitements

mars 27, 2022 0 Par Le pouce

Il faut parler des diabètes car il y a en effet deux types de diabètes, qui n’ont pas la même origine, et qui, par conséquent, ne requièrent pas le même traitement.

Le diabète, quel que soit son type n’est pas mortel, à condition d’être correctement pris en charge et soigné. Toutefois, s’il ne conduit pas systématiquement au décès, il provoque d’autres pathologies et troubles de santé, et il induit de lourdes contraintes dans le quotidien des personnes diabétiques. Il est donc essentiel d’en reconnaître les symptômes au plus vite, afin de bénéficier d’une prise en charge médicale et spécialisée précoce.

1. Le diabète : définition

Par définition, le diabète se caractérise par un taux de glucose sanguin trop élevé, c’est-à-dire qu’il y a un excès de sucre dans le sang, ce que les médecins appellent l’hyperglycémie. Le diabète est caractérisé par une glycémie supérieure à 1,26 g/l (7 mmol/l) de sang à jeun, mesuré à 2 reprises. Les deux formes de diabète sont :

le diabète de type 1, qui est dit « insulinodépendant », car il est lié à l’insuffisance de sécrétion d’insuline (l’hormone régulant le taux de glucose sanguin) par le pancréas. Il s’agit d’une maladie auto-immune ;

le diabète de type 2, qui est dû à une diminution de la sensibilité des cellules à l’insuline ou à un mauvais fonctionnement de l’insuline.

Selon les chiffres révélés par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, dans son dossier thématique consacré au diabète, le diabète de type 1 toucherait environ 15 enfants de moins de 15 ans sur 100 000 en France. Environ 50 % des diabètes de type 1 apparaissent avant que la personne atteigne l’âge de 20 ans. Cette forme de diabète est plus fréquente au nord du pays qu’au sud. Ce qui est inquiétant, c’est que la prévalence du diabète de type 1 est en croissance constante, à des taux très élevés, puisque l’augmentation atteint 3 à 4 % chaque année. De plus, le diabète de type 1 est diagnostiqué chez des enfants de plus en plus jeunes (notamment chez des enfants de moins de 5 ans). Néanmoins, le diabète de type 1 ne représente que 1 cas de diabète sur 10 en France. Les 9 autres cas de diabète relèvent du type 2. Et le diabète de type 2 affecterait, toujours selon les statistiques de l’Inserm, jusqu’à 5 % de la population française générale, surtout à partir de 40 ans. L’Inserm estime par ailleurs que cette évaluation est sans doute en deçà de la réalité, car de nombreuses personnes diabétiques ignorent qu’elles le sont.

2. Les symptômes du diabète

Le diabète de type 1 se manifeste par les symptômes suivants :

une soif intense et qui paraît inextinguible ;

une fatigue chronique ;

un besoin d’uriner fréquent et des urines abondantes ;

une perte de poids rapide et sans explication, alors que, par ailleurs, la personne a bon appétit et a souvent faim.

Le diabète de type 2 est quant à lui souvent asymptomatique. Dans ce cas, il n’est diagnostiqué que par hasard : lors d’un bilan sanguin demandé par le médecin, réalisé à l’occasion d’une intervention chirurgicale, ou encore en raison de l’apparition d’une complication due à cette maladie. Il évolue silencieusement, et les chercheurs estiment qu’il peut se passer entre 5 et 10 ans entre le moment où le diabète de type 2 se déclenche et son diagnostic.

3. Les causes du diabète

Les causes dépendent du type de diabète. Maladie auto-immune, le diabète de type 1 est provoqué par un mauvais fonctionnement de lymphocytes T (cellules produites par le système immunitaire). Les lymphocytes T considèrent que les cellules ß des îlots de Langerhans, spécialisées dans la sécrétion d’insuline dans le pancréas, sont des corps étrangers et, accomplissant leur rôle d’agents exterminateurs des agents pathogènes, ils les détruisent. Peu à peu, les cellules du pancréas étant éliminées par l’organisme même du patient, le pancréas ne peut plus produire d’insuline pour réguler la glycémie. Les causes du diabète de type 1 ne sont pas encore élucidées. Les chercheurs évoquent la combinaison d’une prédisposition génétique et de facteurs environnementaux, qui restent encore à préciser. Les causes du diabète de type 2 diffèrent de celles du diabète de type 1. Dans cette forme de diabète, deux dysfonctionnements expliquent le déclenchement de la maladie :

l’insulinopénie, qui caractérise le fait que le pancréas sécrète bien de l’insuline, mais en quantité insuffisante par rapport aux besoins de l’organisme ;

l’insulinorésistance, lorsque l’insuline n’agit pas correctement.

Qu’il s’agisse d’insulinopénie ou d’insulinorésistance, le résultat, à terme, est le même : le pancréas s’épuise à produire de l’insuline, le glucose n’est pas diffusé de la circulation sanguine jusqu’aux cellules qui en ont besoin, et il demeure dans le sang, ce qui provoque une hyperglycémie. Le diabète de type 2 est déclenché par l’association de facteurs génétiques — des antécédents familiaux augmentent le risque de déclarer un diabète de type 2 — et de facteurs environnementaux, notamment une alimentation trop riche en sucres et en graisses, la sédentarité, le manque d’activité physique, le surpoids ou l’obésité…

4. Diabète : quand consulter ?

Si vous constatez les symptômes décrits plus haut — soif et faim, urines fréquentes et abondantes, fatigue, perte de poids — sur votre enfant ou sur vous-même, consultez rapidement votre médecin. Les complications du diabète, qu’il soit de type 1 ou de type 2, peuvent en effet être très graves, et il est préférable de bénéficier d’une prise en charge et d’un traitement le plus tôt possible pour éviter le risque de complications dues à cette maladie. En effet, elle favorise l’athérosclérose, cause des infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux (AVC), l’artériopathie des membres inférieurs, les rétinopathies (pathologies ophtalmiques pouvant mener à la cécité), l’insuffisance rénale, les pathologies neurologiques, les maladies du foie, les neurodégénérescences et les problèmes de cicatrisation.

5. Examens et diagnostics du diabète

Pour diagnostiquer le diabète, une simple analyse de sang suffit : le laboratoire évalue la glycémie à jeun, à deux reprises et à plusieurs jours d’intervalle. Si le taux est plus élevé que la normale, le médecin peut demander une analyse complémentaire : glycémie postprandiale c’est-à-dire après le repas, glycémie provoquée en faisant boire du sirop de glucose au patient, ou encore taux d’hémoglobine glyquée, qui étudie l’hémoglobine sur laquelle le glucose s’est fixé. Le diagnostic établit :

un prédiabète si le taux de glucose sanguin est compris entre 1,10 et 1,26 g/l de sang ;

un diabète si la glycémie dépasse 1,27 g/l de sang.

Pour déterminer s’il s’agit d’un diabète de type 1 ou de type 2, le médecin demande en complément la recherche d’autoanticorps dans le sang. S’ils sont présents, c’est un diabète de type 1, puisque les autoanticorps signalent une maladie auto-immune. Cette différenciation est impérative pour adapter le traitement, car il n’est pas le même selon le type de diabète.

6. Traitements du diabète

Comme indiqué précédemment, le traitement diffère en fonction du type de diabète. Le diabète de type 1 ne peut être soigné que par l’injection d’insuline sous-cutanée, plusieurs fois par jour, en fonction des besoins, pour apporter la quantité suffisante d’insuline nécessaire à l’organisme pour bien fonctionner. À l’heure actuelle, l’insuline injectée n’est plus de l’insuline humaine, mais des « analogues » fabriquées par des bactéries modifiées génétiquement pour ce faire. Il existe deux sortes d’analogues, utilisées de manière complémentaire par les diabétiques de type 1 :

les analogues d’action ultra-lente, qui agissent pendant 24 heures, afin que la personne diabétique ait en permanence de l’insuline dans le sang. Elles sont aussi appelées « insulines basales » ;

les analogues d’action rapide, qui agissent immédiatement, mais moins longtemps, et qui font diminuer tout de suite la glycémie si besoin.

Pour déterminer s’il a besoin de s’injecter des analogues rapides, le diabétique de type 1 doit mesurer sa glycémie plusieurs fois par jour, soit en se piquant le doigt, soit, s’il dispose d’un capteur implanté sur la peau, en vérifiant les informations transmises sur son téléphone portable ou sur un lecteur. Des pompes à insuline peuvent être également installées : l’insuline est injectée, via un cathéter, par la pompe, qui n’est pas plus grande qu’un téléphone portable et est portée à la poitrine. Il est néanmoins nécessaire de mesurer régulièrement sa glycémie pour connaître la dose d’insuline à injecter. Chez les diabétiques de type 1 souffrant d’une insuffisance rénale, une greffe d’îlots de Langerhans dans le foie est parfois mise en œuvre, en même temps qu’une greffe du rein. Toutefois, cela implique un traitement immunosuppresseur lourd pour limiter le risque de rejet de greffe, qui a des effets secondaires lourds également. La greffe de pancréas n’est envisagée que dans les cas les plus graves.

Le traitement du diabète de type 2 passe en premier lieu par la mise en place de mesures hygiéno-diététiques :

perte de poids si elle est nécessaire; reprise d’une activité physique ; modification du régime alimentaire si besoin pour avoir une alimentation plus équilibrée.

Un traitement médicamenteux, basé entre autres sur la molécule de metformine, n’est envisagé qu’ensuite, si l’hyperglycémie persiste. Des injections d’insuline peuvent s’avérer nécessaires, de la même manière que pour les personnes souffrant de diabète de type 1, si l’hyperglycémie n’est pas régulée par les antidiabétiques oraux et s’il est impossible d’appliquer des mesures hygiéno-diététiques.

7. Comment prévenir le diabète ?

Si les causes du diabète ne sont pas parfaitement élucidées, il est néanmoins possible d’agir sur les facteurs environnementaux favorisant son déclenchement. Adopter les mesures hygiéno-diététiques prescrites aux personnes souffrant de diabète de type 2 est conseillé à tout le monde, y compris si vous n’êtes pas diabétique. Cela permettra de limiter le risque de déclarer cette maladie, et cela vous prémunira également contre bon nombre d’autres pathologies, au premier rang desquelles les AVC et les crises cardiaques.

Sources :

Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Centre européen d’études du diabète, Fédération française des diabétiques, ministère des Solidarités et de la Santé

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