Carence en fer, source d’anémie chez le bébé : symptômes et traitements

Carence en fer, source d’anémie chez le bébé : symptômes et traitements

mars 22, 2022 0 Par Le pouce

L’anémie, c’est la résultante d’un taux d’hémoglobine dans le sang anormalement faible. Il s’agit généralement d’une carence en fer chez le bébé. Les explications du biologiste Pierre Zachary à Femme Actuelle.

Anémie de bébé : qu’est-ce que c’est ?

Avant d’expliquer ce qu’est l’anémie et quelles sont ses caractéristiques chez le bébé, il faut faire un détour du côté de l’hémoglobine. « L’hémoglobine est une protéine que l’on trouve dans les globules rouges qui circulent dans le sang : son rôle est de transporter l’oxygène dans l’organisme afin d’approvisionner les organes » explique Pierre Zachary, biologiste.

À noter : les molécules d’hémoglobine (qui sont chargées de « fixer » l’oxygène, donc) se composent notamment d’atomes de fer.

L’anémie se définit comme un taux anormalement bas d’hémoglobine dans le sang. « Attention : l’anémie ne correspond pas, comme on peut parfois le lire, à une baisse du nombre de globules rouges en circulation dans le sang : on peut avoir un nombre de globules rouges normal dans un contexte d’anémie ! » nous avertit Pierre Zachary.

Le taux sanguin d’hémoglobine (on parle parfois d’hémoglobinémie) est dosé de façon systématique lorsqu’on fait une numération formule sanguine : « c’est l’examen biologique « de base« , la prise de sang de « check-up » que l’on appelle aussi hémogramme complet » remarque le biologiste.

À savoir. Chez le bébé, les prises de sang sont possibles dès la naissance (à l’hôpital) ou dès quelques jours de vie (en laboratoire d’analyses médicales). « Il est même possible de réaliser une prise de sang in utero lorsque c’est nécessaire » souligne Pierre Zachary.

Anémie de bébé : elle est parfois physiologique (donc pas grave)

Chez le nouveau-né, on observe parfois une anémie physiologique, c’est-à-dire un taux d’hémoglobine dans le sang anormalement bas dès la naissance.

Comment expliquer cette particularité ? « Les nouveaux-nés ont une fréquence respiratoire élevée : ils respirent rapidement, explique Pierre Zachary. Cette spécificité entraîne une diminution de la synthèse d’érythropoïétine, cette molécule qui est un précurseur des globules rouges. »

En clair : certains nouveaux-nés, parce qu’ils inspirent et expirent à une fréquence élevée, ont moins de globules rouges dans le sang, donc un taux d’hémoglobine sanguin plus faible – c’est une anémie. « Ce n’est pas grave, nous rassure le biologiste. C’est un petit souci physiologique qui rentre dans l’ordre spontanément avec l’âge, c’est-à-dire sans qu’un traitement ne soit nécessaire. »

Anémie de bébé : quelles sont les causes possibles ?

Une expérimentation nationale sous l’égide de l’Agence du médicament (ANSM) chez 800 douloureux chroniques dans 40 structures Douleur (CETD) débutera mi-2020, uniquement pour les douleurs neuropathiques.

« Ça n’est pas un antalgique miracle, relativise le Pr Serge Perrot, algologue (Centre d’étude et de traitement de la douleur, Hôpital Cochin, Paris) mais il possède des vertus sédatives, anxiolytiques et décontracturantes, qui permettent aux patients de mieux vivre avec la douleur. »

« Le taux d’hémoglobine dosé dans le sang doit être mis en rapport avec un autre paramètre biologique : le volume globulaire moyen (VGM) qui est lui aussi dosé systématiquement à chaque numération formule sanguine (NFS) » note Pierre Zachary. Le volume globulaire moyen (VGM) correspond au volume moyen d’un globule rouge.

L’anémie microcytaire

On parle d’anémie microcytaire lorsque le taux sanguin d’hémoglobine est anormalement bas et que le volume globulaire moyen (VGM) est faible. « En cas d’anémie microcytaire, on va réaliser un dosage sanguin du fer et de la ferritine, la protéine qui transporte le fer dans le sang » développe le biologiste.

Si le taux de fer est bas, il s’agit probablement d’une anémie ferriprive : « c’est la cause principale de l’anémie chez l’adulte, l’enfant et le bébé : il s’agit tout simplement d’une carence en fer ou carence martiale, généralement par défaut d’apport (en clair : le régime alimentaire n’est pas assez riche en fer) ou par malabsorption (maladie de Crohn ou maladie cœliaque, par exemple) ».

Si le taux de fer est normal, il faut procéder à une étude de l’hémoglobine à l’aide d’une électrophorèse des protéines : « la cause principale, c’est la bêta-thalassémie, une maladie génétique que l’on observe surtout chez les enfants originaires du pourtour méditerranéen ».

Si le taux de fer est bas mais que le taux de ferritine est élevé, le bébé souffre d’une inflammation : des examens complémentaires sont alors nécessaires.

L’anémie normocytaire et l’anémie macrocytaire

On parle d’anémie normocytaire lorsque le taux sanguin d’hémoglobine est anormalement bas mais que le volume globulaire moyen (VGM) est normal. On parle d’anémie macrocytaire lorsque le taux sanguin d’hémoglobine est anormalement bas mais que le volume globulaire moyen (VGM) est élevé.

« En cas d’anémie normocytaire ou macrocytaire, on va s’intéresser aux réticulocytes, c’est-à-dire aux « jeunes » globules rouges, que l’on va doser dans le sang » développe Pierre Zachary.

Si le taux sanguin de réticulocytes est anormalement faible (anémie arégénérative), « cela signifie que le corps a des difficultés à produire des globules rouges : il faut alors réaliser un myélogramme, un examen plus invasif qui vise à étudier la moelle osseuse » explique le biologiste. On peut notamment être en présence d’une leucémie.

Si le taux sanguin de réticulocytes est normal ou élevé (anémie régénérative), il est probablement question d’une hémorragie : « chez le nouveau-né, cette anémie peut résulter d’une perte de sang plus ou moins importante lors de l’accouchement, ou de lésions au niveau du cordon ombilical ».

En l’absence d’hémorragie, une anémie régénérative peut être le reflet de plusieurs pathologies : une sphérocytose héréditaire (une maladie heureusement assez rare), un déficit enzymatique en G6PD (cette pathologie est systématiquement dépistée à la naissance), une drépanocytose (une pathologie que l’on observe plutôt chez les enfants originaires du continent africain), un syndrome hémolytique et urémique (SHU)…

À savoir. « Chez l’enfant et le bébé, les symptômes de l’anémie dépendent de la sévérité de celle-ci : si l’anémie est importante, on peut observer une pâleur de la peau, un blanc de l’œil anormalement rouge, de la fatigue, de l’irritabilité, une perte de poids, voire des troubles respiratoires (hypercapnée : l’enfant respire vite) » précise Pierre Zachary.

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