Violent tremblement de terre à Marrakech au Maroc : bilan, plus de 1000 morts

Violent tremblement de terre à Marrakech au Maroc : bilan, plus de 1000 morts

septembre 9, 2023 0 Par Le pouce

Le séisme d’une magnitude de 7, a secoué vendredi soir, le pays du Maroc. Sa zone de déclenchement est situé dans la commune d’Ighil, au sud de Marrakech. Un recensement de milliers de morts a été fait. Un nombre, qui peut augmenter d’un moment à l’autre.

 »J’ai cru que c’était un gros camion qui passait dans la rue, et puis quand j’ai vu la table de chevet trembler, j’ai compris que c’était un tremblement de terre », raconte Mouna, une mère de famille de Casablanca. Comme plusieurs habitants de la ville, à la suite du puissant séisme qui a fait trembler le centre du Maroc, au delà de 23 heures, vendredi 8 septembre, elle s’est abrité dans la rue, avec ses deux progénitures.

Avec des proches, ils se sont réfugiés sur un terrain vague, non loin du boulevard fréquenté d’Anfa, dans le centre-ville. « Ici, rien ne peut nous tomber dessus, prévient Hassan, tout juste retraité. On attend la réplique, il faut éviter de se tenir près des immeubles, on ne sait jamais », détaille-t-il. Pendant que des menages sont assises, leur enfant dans les bras, certains faisaient les vas et vient en essayant de contacter leurs familles au téléphone. « Venez, on est en sécurité ici ! », s’écria soudain un homme, les mains levées, à un couple qui approche, l’air surpris.

Dans un obscure clarté, chacun fait panoramer les photos du séisme sur son téléphone qui circulent au même moment sur la toile. Les vidéos qui jouent et rejouent montrent les clients d’un restaurant, à Marrakech, haut lieu touristique du royaume, qui se précipitent de prendre la clé des champs, des personnes qui courent, comme des zinzins, dans un centre commercial, ou le centre hospitalier de la ville qui faisaient ses patients en installant des brancards à même la rue. « Il y a des maisons qui se sont effondrées à Marrakech, dans la vieille ville, poursuit un autre homme, mais ce sont des constructions fragiles. »

La secousse qui a touché Casablanca a été courte, et de moindre intensité. Aucune victime n’est à signaler. « Pas de panique », affirme, soulagée, une femme qui dit avoir reçu des informations rassurantes sur WhatsApp. Au bout d’une demi-heure, certains se décident à rentrer chez eux. Il est presque minuit, le terrain vague se vide. Tout le monde était rassuré de l’ampleur du bilan humain qui sera annoncé dans quelques heures.

Lourd décompte provisoire

Si le séisme s’est manifesté dans tout le Maroc, son épicentre située à près de quatre heures de route de Casablanca, dans la commune d’Ighil, au sud de Marrakech. C’est dans cette zone, et jusqu’à Azilal, Chichaoua, Ouarzazate et Taroudant, que les secousses ont fait des victimes. Un décompte officiel, communiqué samedi en milieu d’après-midi par le ministère de l’intérieur, fait état d’au moins 1 000 morts et 1 200 blessés. Ce bilan, toujours temporaire, pourrait s’aggraver dans les prochaines heures.

Il bas le record du nombre de déces par rapport au tremblement de terre de magnitude 6,3 qui avait frappé la province d’Al-Hoceima, au nord du pays, le 24 février 2004 avec soit 628 décès enregistrés par la presse marocaine indique que les hôpitaux de la région font face à un « afflux massif de victimes ».
Le Centre régional de transfusion sanguine de Marrakech a lancé un appel à l’ensemble des marocains à se rendre massivement, dès les premières heures de samedi, dans ses structures pour faire don de leur sang. Le ministère de l’intérieur a affirmé avoir « mobilisé tous les moyens nécessaires pour intervenir et venir en aide aux zones sinistrées ».

Outre son bilan humain, le séisme a créé de nombreux dégâts. Plusieurs immeubles ont été sévèrement détruites à Marrakech. Une partie du minaret de la mosquée Kharbouch, sur la place touristique Djemaa El-Fna, s’est effondrée, tout comme plusieurs autres bâtiments. Les anciens murs de la médina ont eux aussi été touchés. Des vidéos enregistrées par des citoyens affichent des voitures écrasées par des pierres, des nuages de poussière formés par les destructions et d’importants débris dans les ruelles de la médina. Dans toutes les communes avoisinantes, des habitations ont été ravagées. Selon les médias, des familles entières seraient « bloquées dans les décombres ».Le choc principal, d’une magnitude de 7, « a été suivi par des centaines de répliques, dont la plus forte a atteint environ 6 de magnitude », a notifié Nacer Jabour, chef de division à l’Institut national de géophysique, dans une déclaration à l’agence marocaine de presse tôt samedi matin, notant que généralement, les répliques ne sont pas de la même intensité que le séisme principal. « C’est la première fois, depuis un siècle, que le réseau instrumental enregistre un tel niveau de sévérité sismique au Maroc », a indiqué M. Jabour.

Situé sur la « ceinture sismique », une zone à risque réputée pour son instabilité, le royaume est victime annuellement des centaines de séismes de différentes magnitudes. Depuis ce matin, le tremblement de terre d’Agadir, le plus meurtrier dans l’histoire du Maroc, revient dans les discussions. Survenu le 29 février 1960, en plein mois de ramadan, le séisme de magnitude 5,7 avait détruit la ville et fait plus de 12 000 morts. Un soutien international avait été mise en place pour aider les survivants.

Samedi matin, les messages de condoléances de responsables internationaux ont commencé à abonder. Le premier ministre indien Narendra Modi, hôte du sommet du G20 réuni ce week-end à New Delhi, a exprimé sa « peine ». Le président Emmanuel Macron s’est dit « bouleversé » et leur offre l’aide de la France. Recep Tayyip Erdogan, le président turc, où un séisme a causé la mort de plus de 50 000 personnes en février, a transmis au Maroc le « soutien » de sa nation.

Fernandez Lelou

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