« Ça a été les quinze pires jours de ma vie, il m’a violée trois fois par jour. » Le témoignage d’Angélique Cauchy, ancienne joueuse de tennis, victime d’agression sexuelle à 12 ans

« Ça a été les quinze pires jours de ma vie, il m’a violée trois fois par jour. » Le témoignage d’Angélique Cauchy, ancienne joueuse de tennis, victime d’agression sexuelle à 12 ans

septembre 9, 2023 0 Par Le pouce

Le mardi 5 septembre, Angélique Cauchy a bravement témoigné devant une commission d’enquête de l’agression sexuelle qu’elle a subie dès l’âge de 12 ans de la part de son entraîneur du club de Sarcelles, Andrew Gueddes. Elle a raconté le calvaire qu’elle a enduré pendant de nombreuses années.

Une histoire glaçante qui suscite l’effroi. En mai dernier, elle avait déjà révélé à Franceinfo avoir été victime d’environ 400 viols de la part de son entraîneur de tennis pendant deux ans. Cette affaire avait conduit à la condamnation d’Andrew Gueddes à 18 ans de prison en 2021 pour viols et agressions sexuelles sur quatre jeunes filles âgées de 12 à 17 ans.

Ce mardi, Angélique Cauchy a donc choisi de témoigner une fois de plus devant une commission d’enquête lancée en juillet dans le but d’identifier les « défaillances de fonctionnement au sein des fédérations sportives, du mouvement sportif et des organes de gouvernance du monde sportif ».
Et le récit est édifiant. Des pensées suicidaires « Ça s’est fait en quelques mois, en même pas deux ou trois mois, a-t-elle raconté. Et je lui ai dit : non, il ne faut pas, ce n’est pas bien, moi je ne veux pas. Et il m’a dit : mais quoi ? Tu sais, ça arrive souvent les relations entraîneur/entraînées. On passe tellement de temps ensemble, c’est normal. Mais moi, je ne voulais pas du tout, il avait l’âge de ma mère. »

Cette épreuve a engendré en elle des pensées sombres, allant même jusqu’à la tentation de mettre fin à sa vie. « J’avais un petit carnet avec les autographes des joueurs du PSG parce que j’allais les voir au camp des Loges, a-t-elle précisé.
Et entre ces feuilles, j’écrivais : j’en peux plus, il faut que ça cesse, je vais faire que tout s’arrête. »


Angélique Cauchy a également partagé les méthodes très élaborées de son agresseur.« Lui était originaire de La Baule et j’ai appris au cours du procès que c’était son mécanisme, a-t-elle expliqué. À chaque fois, il a amené ses victimes à La Baule, loin de chez elles, complètement déracinées, pour passer à des stades supérieurs. Ça a été les quinze pires jours de ma vie, il m’a violée trois fois par jour. » « Ça se savait ».
Selon la victime, cette affaire n’a pas surpris le monde du tennis.
« Dans le milieu du tennis, ça se savait qu’il n’était pas correct avec les jeunes filles, a-t-elle assuré. Je ne parle pas de moi parce que moi ça ne s’est pas su. Mais pour les autres, il y en avait toujours qui disaient : oui, il est avec, il sort avec. Mais à 38 ans, on ne sort pas avec une jeune de 15 ans, encore moins quand on l’entraîne. »

La situation s’est encore aggravée lorsqu’une femme a signalé le problème et alerté le président du club, pour recevoir pour seule réponse :« oui, mais il nous ramène des titres ».Ces paroles reflètent une fois de plus les violences sexuelles dans le monde du sport.

Gloria Huguette

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