France : l’ancien directeur du journal l’Express Philippe Grumbach, était un espion du KGB

France : l’ancien directeur du journal l’Express Philippe Grumbach, était un espion du KGB

février 15, 2024 0 Par Le pouce

Le magazine L’Express annonce dans son édition de ce jeudi que Philippe Grumbach, son directeur dans les années 70, était un agent double : « un traître à la France qui, pendant trente-cinq ans, a émargé au KGB ».Grande figure du journalisme… et de l’espionnage.

 

Philippe Grumbach, directeur de « L’Express », a été un agent du KGB pendant 35 ans. Grande figure du journalisme, il avait aussi la casquette d’un agent double. Même s’il n’aurait pas utilisé l’hebdomadaire pour servir ses missions pour le KGB, assure Étienne Girard, l’actuel rédacteur en chef de « L’Express ».

 

Ses missions ?

« On est pendant la présidentielle de 1974. Au sein de la rédaction de L’Express, Philippe Grumbach apparaît plutôt comme un sympathisant du centre droit. En secret, il reçoit la mission du KGB de faire perdre la droite au profit de François Mitterand », révèle l’actuel rédacteur en chef de l’hebdomadaire Étienne Girard au micro de franceinfo, ce jeudi 15 février.

Ce dernier signe avec Anne Marion une enquête de longue haleine, menée dans les archives du KGB. « Proche de Mitterrand et de Giscard, il a été, à l’insu de tous, un des plus grands espions soviétiques de la Ve République », a déclaré Étienne Girard, la veille à l’AFP, assurant que l’entourage de Philippe Grumbach a confirmé les informations.

 

Philippe Grumbach, alias Brok

Philippe Grumbach, qui se cachait derrière l’alias Brok, est décédé en 2003, à 79 ans. « Il était impossible de ne pas dévoiler cette zone d’ombre au sein d’un journal qui, de Jean-Jacques Servan-Schreiber à Jean-François Revel, de François Mauriac à Raymond Aron, s’est toujours attaché à combattre les utopies totalitaires et les ravages du communisme », écrivent Étienne Girard et Éric Chol, directeur de la rédaction, dans l’édito du magazine.

Philippe Grumbach y a occupé des fonctions de rédacteur en chef de 1956 à 1960, avant de devenir le directeur de la rédaction en 1974. Il a aussi été secrétaire de rédaction à l’Agence française de presse (l’ancienne AFP) de 1946 à 1948. Après un détour à Libération puis Paris-Presse-l’Intransigeant, il était entré à L’Express en 1954 comme rédacteur.

Il fonde Pariscope en 1965, puis dirige le Crapouillot. Il retourne ensuite à L’Express où il occupe, à partir de 1971, les fonctions notamment de directeur politique, puis rédacteur en chef, directeur de la rédaction. Membre du Haut conseil de l’audiovisuel (1977-1981), il était devenu ensuite producteur de cinéma puis était revenu à la presse en 1984, au Figaro.

Philippe Grumbach s’est-il servi de L’Express ?

Était-il espion « par idéologie » puis « par goût de l’argent ? », questionne l’actuel directeur de la rédaction de L’Express.  « Sur le champ du déshonneur, le nom de Philippe Grumbach rejoint ainsi celui d’autres agents de l’Est infiltrés dans les plus hautes sphères de l’État ou dans les médias, et désormais démasqués », assène-t-il.

Avant de rappeler en particulier que, « dès 1996, ’L’Express’ avait révélé comment l’ancien ministre Charles Hernu travaillait pour le compte du KGB et de ses satellites ». Il n’aurait pas utilisé L’Express dans ses missions pour le KGB, assure également Étienne Girard, ce jeudi.

En revanche, « cette pénétration soviétique dans les sphères du pouvoir durant la guerre froide doit en permanence nous appeler à un devoir de vigilance », souligne Éric Chol, évoquant les récentes tentatives d’ingérences étrangères en France. En décembre 2023, Rachid M’Barki, un ancien présentateur des journaux télévisés de la nuit sur BFMTV, a été mis en examen. Il est soupçonné d’avoir favorisé des États comme le Maroc et Bahreïn via la diffusion de sujets non validés par sa hiérarchie.

Source : huffingtonpost.fr

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