Christel Heydemann :  la favorite pour être patronne d’Orange, la troisième femme à tête d’un groupe du CAC 40

Christel Heydemann : la favorite pour être patronne d’Orange, la troisième femme à tête d’un groupe du CAC 40

janvier 28, 2022 0 Par Le pouce

Le conseil d’administration d’Orange qui se tient ce vendredi 28 janvier, va officialiser la nomination de Christel Heydemann au poste de directrice générale de l’opérateur télécom. Précédemment vice-présidente Europe de Schneider Electric, elle succède à Stéphane Richard qui a dû démissionner le 24 novembre dernier en raison de sa condamnation à un an de prison avec sursis dans l’affaire Tapie-Crédit Lyonnais.

Bon nombre d’observateurs considèrent que sa nomination est très politique puisque Christel Heydemann a bénéficié du soutien de l’État.

Avec 23% de participation, l’état est le premier actionnaire d’Orange, l’un des plus gros groupes du CAC 40. Après deux mois de tractations l’exécutif a imposé aux administrateurs indépendants son choix.

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, voulait qu’à compétence égale, ce soit une femme qui dirige le groupe de télécom. Il a donc tranché en faveur de Christel Heydemann, 47 ans, mère de deux enfants, polytechnicienne et diplômée des ponts et chaussées. Patricia Chapelotte directrice d’Hopscotch Décideurs, cabinet de Conseil en communication décrit une femme vive et accessible : « C’est quelqu’un de très simple, de très spontané, qui n’a pas de posture particulière, comme peuvent l’avoir certains grands patrons. »

Malgré l’intervention de l’état qui a provoqué la lire des membres du conseil d’administration, l’arrivée de Christel Heydemann est plutôt bien perçue au sein d’Orange, où elle a siégé au conseil d’administration 4 ans.

Avec un profil différent de celui de Stéphane Richard, Patricia Chapelotte, estime qu’elle a l’étoffe des grands capitaines d’industrie : « C’est une personne extrêmement expérimentée, elle est ingénieure, c’est une femme de terrain qui aime être les mains dans le cambouis, comme elle le dit souvent, donc je pense qu’avec tous les techniciens et les ingénieurs d’Orange, elle saura travailler avec eux, être à l’écoute et faire les bons choix. »

Troisième femme à diriger un groupe du CAC 40

Après des débuts au Boston Consulting Group, elle intègre en 2009 Alcatel, un autre acteur des télécoms, où elle occupe des postes à responsabilités durant 15 ans. Ensuite elle rejoint Schneider Electric pour en devenir la directrice générale Europe.

Cette grande brune sportive au parlé franc s’est vu confier au long de son parcours aussi bien des directions commerciales, stratégiques, que celle des ressources humaines. Un atout important pour le groupe Orange gravement secoué il y a quelques années par une vague de suicides. À l’écoute de ses collaborateurs, elle est convaincue que le travail doit avoir du sens.

Dans une interview, elle a d’ailleurs rendu hommage aux salariés de Schneider Electric qui au plus fort de la crise sanitaire se sont mobilisés pour sortir de leur spécialité et fabriquer des respirateurs de réanimation en partenariat avec Air Liquide, PSA et Valéo : « Je savais déjà que l’humain était d’une résilience hors du commun, la capacité qu’ont eu nos collaborateurs à, à la fois travailler de chez eux dans des conditions qui n’étaient pas simples, et puis cette envie de se battre, cette envie de retrouver un monde normal, quand on sait pourquoi on va travailler tous les jours, et à quoi on sert en tant qu’entreprise, ça donne une énergie qui est absolument colossale. »

Après Engie et Veolia, Orange rejoint le cercle restreint des groupes du CAC 40 dirigés par une femme 

Une belle victoire pour celle qui en 2012 est désignée Young Global Leader au Forum de Davos. Féministe, Christel Heydemann milite pour l’égalité salariale entre hommes et femmes et l’accession des femmes à des postes clés.

Sa nomination à la tête d’Orange n’étonne pas ses anciens camarades de polytechnique, comme le raconte cette anecdote : « En soirée de copain de promo, l’un d’entre eux lui avait dit : « tu verras, tu seras la première parmi nous à diriger une grande entreprise »Elle riait beaucoup, en pensant que ce propos ne se vérifierait jamais. Je crois qu’il détectait en elle quelque chose de différent des autres. »  

Christel Heydemann qui prendra ses fonctions le 1er avril, ne gouvernera pas seule. Comme le souhaitait le gouvernement, un président non exécutif doit prochainement être nommé.

Rfi

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