Arabie Saoudite : 34 ans de prison pour une étudiante qui a partagé des tweets de militants pro-démocratie

Arabie Saoudite : 34 ans de prison pour une étudiante qui a partagé des tweets de militants pro-démocratie

août 19, 2022 0 Par Le pouce

La traque des militants pro-démocratie s’intensifie en Arabie saoudite. 34 ans, c’est la peine requise contre Salma al-Shehab, étudiante à Leeds, en Angleterre, lors de son retour dans son pays pour des vacances.

Selon les faits, une étudiante,  mère de deux enfants a écopé de trente-quatre années de prison, ainsi qu’une interdiction de voyager de la même durée. Elle aurait partagé sur son compte Twitter des «posts» de militants pro-démocratie.

D’abord, elle avait été condamnée à trois ans de prison pour le «crime» d’avoir utilisé  le réseau social Twitter  pour «provoquer des troubles publics et déstabiliser la sécurité civile et nationale».

Par la suite, à la demande d’un procureur,  la cour d’appel a décidé d’alourdir sa peine .  Le procureur avait demandé au tribunal d’examiner d’autres crimes présumés.

Selon des archives judiciaires examinés par  Guardian, les nouvelles accusations incluraient l’allégation que Salma al-Shehab «cherchait à déstabiliser la sécurité civile et nationale» en suivant des comptes Twitter de militants pro-démocratie et en retweetant leurs publications.

 « Shehab n’était  pourtant pas une activiste de premier plan, mais plutôt une personne ne supportant pas l’injustice  » selon les informations récoltées par Guardian.

Une citoyenne à la quête de la justice…

Sur son compte Twitter aux 2.597 abonnés,  l’hygiéniste dentaire doctorante à l’Université de Leeds,Salma al-Shehab partageait également des tweets liés au burn-out du Covid-19, ou encore des photos de Noah et Adam, ses enfants.

Perçue comme une personne bien éduquée, Shehab semblait soutenir la cause de Loujain al-Hathloul, une militante féministe saoudienne incarcérée  pour avoir soutenu le droit de conduire pour les femmes saoudiennes.

Aux dernières nouvelles, Twitter a refusé de livrer son avis sur l’affaire et n’a pas répondu aux questions sur l’influence de l’Arabie saoudite sur le réseau social, détenu à hauteur de 5% par le milliardaire saoudien Alwaleed bin Talal. Tout porte à croire que Shehab servira de cobaye pour décourager ceux qui auraient des visées politiques de soutien aux pro-démocratiques.

Eunice DOSSOU-KITTI (Stag)

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